Présentation générale
L’ours brun est reconnu comme l’un des plus grands carnivores terrestres au monde. Sa force impressionnante ainsi que son incroyable capacité d’adaptation en font une espèce remarquable. Il joue un rôle essentiel au sein de l’écosystème, notamment en régulant certaines populations animales et en contribuant à la dispersion des graines, ce qui favorise la biodiversité. L’espèce est présente sur trois continents : en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. La Russie abrite plus de la moitié de la population mondiale d’ours bruns. Préférant généralement les forêts denses et les zones montagneuses, il peut toutefois s’adapter à une grande variété d’environnements.
Taille, poids et morphologie
Un mâle adulte peut atteindre jusqu’à 3,5 mètres de haut lorsqu’il se tient debout et peser jusqu’à 700 kg. Les femelles, quant à elles, sont plus petites, avec un poids avoisinant souvent les 270 kg.
Régime alimentaire
Bien qu’il soit classé parmi les carnivores, l’ours brun est principalement omnivore, avec une prédominance végétarienne : plus de 75 % de son alimentation provient de végétaux. Il affectionne particulièrement le miel, les larves d’abeilles, les champignons, les poissons, ainsi que les papillons de nuit durant l’été.
Comportement et reproduction
L’ours brun est généralement un animal solitaire, à l’exception de la saison des amours, qui se déroule de mai à juillet. Après la reproduction, la femelle élève seule ses petits, qui sont généralement au nombre de un à quatre, tous les deux ans. Les oursons demeurent avec leur mère pendant une période de deux à trois ans, durant laquelle ils apprennent les comportements essentiels à leur survie.
Hibernation
Contrairement à d’autres espèces, l’ours brun n’hiberne pas complètement. Il entre dans une phase de torpeur, mais demeure capable de se réveiller facilement en cas de besoin.
Etat de la population française
En 2025, la population d’ours bruns dans les Pyrénées françaises dépasse probablement les 100 individus, marquant un tournant historique dans leur conservation.
Voici un aperçu détaillé de la situation actuelle :
- La population d’ours brun en France est concentrée dans les Pyrénées.
- En 2024, au moins 56 individus ont été identifiés par l’Office français de la biodiversité (OFB), dont 13 oursons nés récemment.
- Les analyses génétiques en cours pourraient confirmer que le seuil des 100 ours a été franchi, ce qui serait une première depuis le début des réintroductions dans les années 1990.
Zones principales de présence:
• Pyrénées centrales (Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées)→ C’est là que se concentre la majorité des ours. On y trouve les femelles reproductrices et les oursons.
• Pyrénées occidentales (Béarn, Pyrénées-Atlantiques)→ Quelques mâles y sont présents, mais la reproduction y est absente depuis plusieurs années.
• Pyrénées orientales (vers l’Aude et les Pyrénées-Orientales)→ Aucun ours recensé dans cette zone.
Problèmes génétiques
- Malgré cette croissance, la diversité génétique reste préoccupante.
- Le taux de consanguinité a dépassé 16 % pour l’ensemble de la population et 20 % pour les oursons, ce qui est au-dessus du seuil critique pour la viabilité à long terme.
- La population “efficace” (celle qui contribue réellement à la diversité génétique) est estimée à seulement 10 individus, alors qu’il en faudrait au moins 50 pour assurer la pérennité de l’espèce.
Cohabitation avec les activités humaines
- Les attaques sur les troupeaux restent modérées et stables depuis 2018, malgré l’augmentation du nombre d’ours.
- Les mesures de protection des troupeaux, exigées pour bénéficier des indemnisations européennes, semblent porter leurs fruits.
Historique et conservation
- L’ours brun est une espèce autochtone en France, présente depuis plus de 250 000 ans.
- Il a été classé “en danger critique d’extinction” par l’UICN en 2017.
- Les réintroductions ont commencé en 1996 avec des ours slovènes, génétiquement proches des ours pyrénéens.
Perspectives
- Des experts demandent de nouveaux lâchers d’ours pour renforcer la diversité génétique.
- Une étude démogénétique indépendante est en cours et devrait être publiée fin 2025.
Sources: OFB et FERUS
Texte et Photos Didier Verger (ours photographiés en Slovénie en 2025)