Les oiseaux à la mangeoire et nourrissage

Grosbec casse-noyaux femelle

En période de migration petite ou longue distance, beaucoup de passereaux font escale dans nos jardins pour se reposer ou se nourrir. Certains de ces oiseaux ne font que passer pour rejoindre leur lieu d’hivernage, d’autres sont résidents permanents. Mais tous ont besoin de trouver de la nourriture durant l’hiver pour emmagasiner de l’énergie et de la graisse pour les jours hivernaux.

Quels oiseaux observer à la mangeoire ?

Dans les plus communs et souvent sédentaires on rencontre :

  • Le Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula)est l’ami du jardinier qui n’hésite pas à capturer les vers de terre à ses pieds lors du travail au jardin. C’est un oiseau très territorial ; le sédentaire n’apprécie pas trop le passage de ses congénères migrateurs. Il est possible en automne d’entendre et de voir 5 ou 6 rouges-gorges autour de la maison et d’assister à des courses poursuites. Il se nourrira essentiellement sous la mangeoire ou il consommera les brisures de graines.
    Rouge-gorge familier
    Rouge-gorge familier

     

  • Les Mésanges charbonnières et bleues sont dans les premières à venir dès que l’on dépose les premières graines. Elles trouvent toute l’année de la nourriture dans nos jardins et les boisements. Dès l’automne et durant l’hiver elles trouveront de petites baies et des restes de fruits à becqueter et apprécieront les graines de tournesol en complément ; peu importe si les graines sont en haut, en bas, au sol…si le jardin est plus en milieu forestier, la Mésange nonnette viendra s’inviter au repas.
  • Le Moineau domestique (Passer domesticus) et toute sa troupe viendront squatter la mangeoire l’hiver s’il s’agit d’un plateau. Ces petits goinfres, grégaires,  pillent les graines en les faisant gicler partout. Toute l’année ils évoluent dans les buissons, les haies et nichent sous les toits qu’ils paillent. Malgré la diminution de leurs populations il existe de beaux groupes dans les fermes et dans les villages à la campagne.
  • La tourterelle turque (Streptopelia decaocto) agace souvent les nourrisseurs et observateurs des mangeoires. Cet oiseau d’origine indienne affectionne les milieux anthropiques ou elle trouve des ressources abondantes venant des activités humaines. Elle est devenue cosmopolite. A la mangeoire et a plusieurs elles engouffrent les graines à grande vitesse. En donnant des coups d’ailes elles éjectent les graines par terre.
Tourterelle turque
Tourterelle turque
  • La Sittelle torchepot (Sitta europea), on l’entend plus qu’on ne la voit à la belle saison ! Toujours à grimper le long des arbres en recherche de nourriture ! mais quand la saison creuse arrive elle vient observer ce qu’il se passe dans votre jardin en suivant les mésanges, repère la frénésie dans une mangeoire et finit par venir dérober une graine qu’elle décortiquera dans un arbre à proximité.
Sitelle torchepot
Sitelle torchepot
  • Les Verdiers d’Europe (Chloris chloris) arrivent toujours à plusieurs et observent quelques minutes ce qu’il se passe. Après s’être assurés de la sécurité ils descendent dans la mangeoire et décortiquent les graines aussi sur le sol.
  • Les Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) reconnaissables avec leur face rouge et la grande tache jaune sur l’aile, moins timides, se chamaillent régulièrement pour un rien. Comme les verdiers, ils font leur loi sur le plateau empêchant les autres d’approcher. Les querelles sont fréquentes entre congénères.
Chardonneret élégant
Chardonneret élégant
  • Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), oiseau commun et pourtant en diminution, va se nourrir au sol des restes de graines que les autres oiseaux font tomber. Les oiseaux forment un petit groupe ou les mâles ont tendance à se chamailler en s’élevant dans l’air. Lors des vagues de froid, on peut observer avec eux les Pinsons du Nord, plus roux/orange que son cousin.
  • Un oiseau moins connu et pourtant commun nous fait bien plaisir lorsqu’il arrive à la mangeoire. Il s’agit du Grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes). Cet oiseau au bec massif, imposant, vit dans les boisements de feuillus mixtes. Il est difficile à observer car il vole dans la canopée et on le repère grâce à son cri bref et métallique mais discret. Il fréquente les mangeoires lors des vagues de froid.
  • Les Tarins des aulnes (Carduelis spinus) grégaires,  sont observés à la mangeoire plutôt en fin d’hiver quand les petits fruits secs se font rares. Ce sont des migrateurs et hivernants communs en hiver que l’on observe dans les arbres le long des cours d’eau, surtout dans les Aulnes ou ils décortiquent les mini cônes.

Schéma représentatif des oiseaux fréquentant la mangeoire

Oiseaux et mangeoire
Oiseaux et mangeoire

Quelle est la nourriture la plus appropriée?

Dans le commerce il est facile aujourd’hui de trouver de la nourriture pour « oiseaux du ciel » : boules de graisses aux graines, pains de graines et fruits, pains aux insectes, des fruits secs, des graines en mélanges, du tournesol…Le choix est vaste.

Mais attention ! Il y a dans tout ça des aliments à proscrire :

Les pains avec de la graisse animale. Vérifiez sur les paquets et choisissez plutôt ceux avec de la graisse végétale.

Pas de lait, ni d’aliment salé, ni de viande qui ne font pas partis de leur régime alimentaire.

Pas d’aliment contenant des asticots qui peuvent perforer l’estomac des petits oiseaux.

Certains mélanges de graines sont toxiques : graines de lin, pois cassés, lentilles, riz…éviter d’acheter des mélanges bon marché. Et vous éviterez également le gaspillage car les oiseaux trient aussi les graines.

Et surtout pas de pain ! ne donnez pas les restes de miettes de pain, des biscottes et autres pains secs et biscuits ! ce qui est sec gonfle dans l’estomac et peut créer des indigestions voir le décès des oiseaux.

Pour simplifier les choses les graines de tournesols sont idéales pour nos amis. En effet c’est la meilleure source de nourriture pour attirer plusieurs espèces d’oiseaux en hiver :

En général, une portion de 100 grammes de graines de tournesol séchées est composée de 5 % d’eau, 20 % de glucides, 51 % de gras total (sous forme d’huile) et 21 % de protéines. Riche en fibres alimentaires, vitamines B, vitamine E, magnésium, manganèse, phosphore, fer et zinc. Les graisses sont monoinsaturées et polyinsaturées. Cette source élevée de gras est particulièrement utile à l’automne et à l’hiver, car les oiseaux essaient de consommer des calories supplémentaires pour se réchauffer. Cette même huile grasse aidera aussi à garder leurs plumes brillantes et brillantes, les aidant à rester isolées du froid et de l’humidité.

Dans le lot d’oiseaux décrits ci-dessus, certains vont décortiquer la coque du tournesol avec leur bec qui fait office d’ouvre-boite pour récupérer la graine ; les autres pourront récupérer les débris de graine.

Ils apprécieront aussi de trouver des fruits. Les mésanges par exemple aiment les pommes en train de pourrir sur l’arbre ou au sol tout comme les grives et les merles. Mettre des noix (entières), des noisettes, des glands nourrira les mésanges, les sittelles, et pourra attirer le Pic épeiche, le Geai et autres.

Le régime alimentaire des oiseaux dans la nature

Retrouvez le nom de l’oiseau et sa nourriture associée

Période de nourrissage

Il est important de ne pas nourrir les oiseaux durant la belle saison, époque ou les jeunes sont au nid et nourris  en fonction du régime alimentaire du moment, différent de l’automne et de l’hiver. De plus il est supposé un impact sur le succès reproducteur des adultes mais aussi sur le métabolisme des individus.

Il est donc souhaitable de leur apporter notre aide à partir de la fin d’automne et si le froid s’installe. Si le gèle s’installe pendant plusieurs jours de suite les oiseaux apprécieront ce nourrissage. En hiver il ne reste quasiment plus de petits fruits et peu de graines. Tout cela dépend aussi du climat, très changeant aujourd’hui. En exemple on peut cité la tempête de grêle de juin 2022 sur une partie de la Dordogne qui a décimé la végétation du sol, le feuillage des arbres, les fleurs et tuant beaucoup d’oiseaux, d’insectes et d’animaux, et donc un manque de nourriture. Aussi, certain d’entre nous avons apporté de l’aide en mettant du tournesol dans les mangeoires.

Petits conseils

Quelle que soit la forme de la mangeoire et les matériaux utilisés, il est nécessaire de la nettoyer très régulièrement afin d’éviter les maladies et les amas de déchets.

Il est préférable d’avoir plusieurs zones de nourrissages pour éviter la concentration d’oiseaux et d’espèces au même endroit et donc éviter les maladies.

N’oubliez-pas de mettre un point d’eau à proximité.

Maintenant profitez-bien de ce magnifique ballet autour des mangeoires, qui remplace très bien une séance de télé!

Article: Nathalie Verger        Photo: Didier et Nathalie Verger (copyright)

 

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